

La pratique n’est pas nouvelle, mais sa description donne des frissons dans le dos : juments gestantes, prélevées chaque semaine à partir de 5 litres de sang, soit 15 % du volume total, avortées entre le centième et le cent vingtième jour de gestation, grâce à des médicaments ou manuellement, inséminées à nouveau un mois plus tard, mal nourries pour augmenter la concentration hormonale dans le sang… Cette technique de juments sanglantes est utilisée notamment en Argentine, en Uruguay et en Islande, dans le but d’obtenir une hormone de fertilité, la Gonadotrophine chorionique équine ( eCG), utilisé dans les élevages bovins, porcins ou caprins pour contrôler les périodes d’ovulation des femelles.
Alors que le procédé est dénoncé par les associations de protection des animaux depuis plusieurs années, une nouvelle enquête publiée vendredi 2 décembre par l’ONG Animal Welfare Foundation (AWF), Tierschutzbund Zürich (TSB – “Association pour la protection des Zürich zu Zürich”) a été , et la prospérité, montre que les abus dans ces pays n’ont pas cessé pour obtenir des produits qui sont commercialisés dans l’Union européenne (UE).
“Les fermes de sang causent un double problèmenote Adrienne Bonnet, responsable du plaidoyer chez Welfarm. Ils conduisent à l’hémorragie des mers hors UE dans des conditions abusives et leur utilisation en Europe favorise l’intensification de l’élevage en favorisant artificiellement la reproduction des animaux. »
Avec des bâtons pour le sang
En 2021 et 2022, les associations se sont rendues dans plusieurs élevages en Argentine et en Uruguay pour filmer les conditions dans lesquelles sont soignées les juments. Les images montrent des mouettes affamées, aux côtes saillantes, boitant car elles sont régulièrement immobilisées dans des boîtes de contention avec des points de suture, et leurs plaies ouvertes ne sont manifestement pas soignées. Combien d’animaux sont concernés ? Les ONG n’ont pas pu évaluer précisément leur nombre en Amérique du Sud, mais l’estiment à plusieurs milliers, tandis qu’en Islande, 5 000 fées sont élevées dans une centaine de fermes.
Deux laboratoires français avaient cessé de recevoir des eCG d’Amérique du Sud, mais continuaient de s’approvisionner en Islande
L’enquête se penche également sur les canaux de distribution de cette hormone. Alors que les “fermes à sang” avaient déjà fait scandale en 2018, deux laboratoires français, Ceva et MSD, ont cessé de recevoir des eCG d’Amérique du Sud, mais ont continué à s’approvisionner en Islande. Depuis, la société argentine Syntex, poids lourd du secteur des gonadotrophines, est revenue en Europe en créant une entité en Irlande, Syn Vet-Pharma, rebaptisant son produit formulé Fixplan.
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