
Comme il n’est ni acteur, ni réalisateur, ni même producteur, le nom de Dean Tavoularis est inconnu. Son nom de famille reste caché en raison de la taille de ses décorations. Cependant, impossible de passer à côté des différents univers qu’il a conçus en tant que directeur artistique attitré de Francis Ford Coppola entre 1972 et 1996, depuis. Père de Jack, En passant par discours secret (1974), Apocalypse maintenant (1979), Cardiopathie (1981), et que l’on retrouve derrière les séries de Bonnie et Clyde (1967) et Petit grand homme (1970), Arthur Penn, Pointe Zabriskie (1970), de Michelangelo Antonioni, ou La Neuvième Porte (1999), de Roman Polanski.
Un livre d’entretien riche en images Entretiens avec le doyen Tavoularis (Synecdoche, 351 pages, 69 euros), paru récemment, se veut marquant. Enfin, il permet, avec toute l’envergure nécessaire, de tenir un certain travail de chef décorateur, et la place à part qu’occupe Dean Tavoularis dans le panorama du cinéma américain.
« J’ai fêté trois anniversaires sur le tournage du film de Coppola. Ce n’est pas un événement qui sera facilement oublié. » Doyen Tavoularis
Après de nombreuses années comme assistant, il devient décorateur au milieu des années 1960 Bonnie et Clyde, un film qui a secoué le vieux Hollywood. Dans ce programme, il devient un collaborateur officiel de Francis Ford Coppola, le réalisateur emblématique du nouvel Hollywood, participant à la signature visuelle de ses films. Dean Tavoularis saisit pleinement la liberté que lui offre ce moment particulier de l’histoire du cinéma, où les scénaristes prennent le pouvoir sur les studios. A Coppola, il faut ajouter la collaboration de deux écrivains européens, Michelangelo Antonioni et Roman Polanski.
Il vit désormais à Paris avec sa femme, l’actrice Aurore Clément, qu’il a rencontrée sur le tournageL’Apocalypse À présent, où il est apparu dans une plantation française, et cette demeure coloniale a été recréée par le décorateur – une scène qui a été coupée de la version originale et restaurée par le réalisateur américain dans sa version. “Redux”, en 2001.
Le film a mis des années à tourner. « J’ai fêté trois anniversaires sur le tournage du film de Coppola. Ce n’est pas une expérience que vous oublierez facilement.” a déclaré le décorateur, aujourd’hui dans son atelier parisien où sont accrochées certaines de ses toiles, qui seront exposées à la Galerie Louis Gendre à Chamalières (Puy-de-Dôme), à partir du 24 novembre.
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