Lorsque vous parlez d’inégalité, les salaires et les revenus viennent à l’esprit. Pourtant, un autre ingrédient joue un rôle fort : le patrimoine. S’il n’est pas toujours évident de savoir à quoi ce terme fait référence, il est mentionné lorsqu’il s’agit de la plus grande fortune, par exemple. Logique : le patrimoine est une quantité qui correspond à toutes les marchandises à la disposition d’une personne ou d’une famille et qui permet de disposer de ressources futures. Concrètement, une maison, une voiture, un montant d’épargne, des bijoux de valeur en font partie. Plus une personne possède, plus sa richesse est grande.
Patrimoine total : la moitié des ménages possèdent 92 %
Sa répartition est très inégale. Selon les dernières données de l’INSEE, la moitié des familles les plus patrimoniales détiennent 92 % du montant total. À l’image de cela : l’autre moitié des familles, celle qui en a le moins, se partage 8 % de l’ensemble des actifs.
Et en quantité ? L’une des deux familles déclare un patrimoine brut inférieur à 177 200 euros. Pour les 10 % les moins dotés, ce montant ne dépasse pas 4 400 euros, quand il atteint au moins 716 300 euros pour les 10 % les mieux dotés.
L’inégale répartition des richesses renvoie à sa nature même : il s’agit de biens qui peuvent se transmettre, via un héritage par exemple, et peuvent également générer des revenus. Cela explique pourquoi ces inégalités de répartition se sont accrues ces vingt dernières années, principalement en raison de la hausse des prix de l’immobilier. Le patrimoine évolue aussi beaucoup au cours de la vie, un élément à prendre en compte dans les comparaisons.
Actifs immobiliers : des composantes principales mais pas pour toutes
Derrière le montant global, de nombreux types de biens peuvent constituer un patrimoine. L’immobilier pèse plus souvent. Leur maison ou leur appartement, mais aussi le terrain à bâtir ou le logement locatif forment le patrimoine immobilier, dont “la résidence principale est la principale composante”, note l’Insee. Six familles françaises sur dix en sont propriétaires. Malgré cette charge importante, près d’un tiers des familles les moins populaires n’ont pas de biens immobiliers. Les familles les plus jeunes, mais aussi les plus modestes, sont les plus touchées.
Actifs professionnels : outils de travail ou possession d’entreprises
Une partie de votre patrimoine total peut correspondre à un patrimoine professionnel. Le concept est précisé en mentionnant les professions pour lesquelles il est le plus représenté : agriculteurs (70% du total des actifs) et artisans-commerçants-entrepreneurs (un tiers). Ce sont des actifs détenus et utilisés dans le cadre d’une activité professionnelle. La terre, le bétail ou le fonds de commerce peuvent en faire partie. C’est le type de richesse le plus inégalement réparti : les 5 % les plus riches en possèdent 95 %. Parmi ces familles plus aisées, les avoirs commerciaux pèsent lourd.
Actifs financiers : livre A d’une part, assurance-vie d’autre part
Autre composante de la richesse : l’argent non dépensé. Contrairement au patrimoine immobilier ou professionnel, ce patrimoine financier apparaît dans toutes les familles. La différence se joue dans sa nature : chez les moins doués, il se limite au compte courant ou au livre A ; chez les plus aisés, il couvre plus que le logement, le compte salaire ou épargne retraite, l’assurance-vie ou les valeurs mobilières (actions par exemple).
Et en valeur ? Une famille sur dix possède moins de 400 euros d’actifs financiers, et autant ont au moins 150 000 euros de côté. La moitié des Français disposent d’au moins 15 200 euros.
Patrimoine résiduel : poids écrasant chez les moins nantis
Une dernière catégorie de biens vient constituer le montant du patrimoine : le patrimoine résiduel. Voitures, bijoux, œuvres d’art et autres objets de valeur en font partie. Pour le tiers des familles les moins dotées, il représente plus de la moitié du patrimoine. Son poids est encore plus marqué chez les personnes plus jeunes.
