Human Rights Watch met en garde l’Ukraine contre l’usage de mines antipersonnel «papillon» interdites

Le représentant de la Russie auprès des Nations unies, Vasily Nebenzia, tient une mine “papillon” à la main, le 24 août 2022. MICHAEL M. SANTIAGO / GETTY IMAGES AMÉRIQUE DU NORD / GETTY IMAGES VIA AFP

“L’Ukraine devrait enquêter sur son utilisation apparente de milliers de mines antipersonnel lancées par roquettes dans et autour d’Izium lorsque les forces russes ont occupé la région”, a écrit HRW dans un rapport publié mardi.

Derrière des portes closes lors des réunions d’état-major, les Occidentaux mettent en garde les forces ukrainiennes contre les dérives et les dérives qui détruiront leur réputation. “Ce serait un risque d’image», explique un militaire français qui suit la guerre en Ukraine à un général qui l’interroge sur les conséquences des exactions. Tout ce qui pourrait égratigner le camp ukrainien menace de fragiliser le soutien de l’opinion. Les réseaux sociaux baignent dans les rumeurs et les « fake news ». Parfois gris Un rapport d’Amnesty International publié cet été a ainsi servi la propagande russe : il accusait l’Ukraine d’utiliser des écoles ou des hôpitaux comme bases militaires, ce qui donnait l’impression de mettre l’envahisseur en celui qui se défend. Le rapport de Watch (HRW) sur l’utilisation des mines antipersonnel dans le conflit ukrainien sera donc lu avec attention et prudence.

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Si l’armée russe s’est déjà rendue coupable de nombreux crimes de guerre, dans un conflit dont elle est à l’origine, l’Ukraine n’est pas à l’abri de franchir elle-même plusieurs lignes rouges. “L’Ukraine va enquêter sur son utilisation apparente de milliers de mines antipersonnel lancées par roquettes Iziumet autour de la ville lorsque les forces russes ont occupé la zone», écrit HRW dans un rapport publié mardi matin. La ville a été occupée par les troupes russes d’avril à septembre 2022. L’ONG y a enquêté en septembre et octobre.

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HUNAUSSI – Quelles sont les conclusions du rapport annuel de l’ONG Human Rights Watch ?

Human Rights Watch a documenté l’utilisation de missiles anti-mines PFM, connus sous le nom deMines papillons“où”Mines de pétales“, à proximité de bâtiments occupés par l’armée russe. Ces mines peuvent avoir été tirées par des canons d’artillerie. Ils pourraient être utilisés pour empêcher le mouvement des soldats russes autour de leurs positions et les neutraliser si nécessaire. Si l’ONG ne défend pas le droit de l’Ukraine à se défendre, Kyiv se souviendra de ses engagements pour éviter que la guerre ne fasse des victimes civiles. “Les forces russes ont utilisé à plusieurs reprises des mines antipersonnel et des mines dans tous les pays, mais cela ne justifie pas l’utilisation par l’Ukraine d’armes interditesécrit Steve Goose, directeur de la division Armes de HRW.

Traité d’interdiction

L’Ukraine est partie au Traité sur les mines antipersonnel de 1997. Entre 1999 et 2020, elle a détruit 3,4 millions de mines antipersonnel. En 2021, il lui restait encore 3,3 millions de mines à détruire. A la demande de HRW pour la préparation de son rapport, le ministère ukrainien de la Défense n’a pas voulu répondre aux armes utilisées par son armée. Les principes moraux sont parfois mis à l’épreuve et malmenés par l’urgence et la pression de la guerre.

les mines”Pétales“où”Papillon“, qui doivent leur surnom à leurs formes et à leurs couleurs, peuvent être dispersés à travers différents supports : artillerie, aviation… Il s’agit de “de petites mines explosives plastiques tirées dans une zone atterrissent sur le sol et explosent lorsqu’une pression est appliquée sur le corps de la mine, par exemple lorsqu’une personne marche dessus. La mine PFM peut également exploser si elle est manipulée ou déplacée. Certaines mines PFM peuvent s’autodétruire et exploser accidentellement jusqu’à 40 heures après leur utilisation», indique le rapport de HRW. L’organisation a mené des enquêtes dans neuf zones proches d’Izium et a vérifié au moins onze cas de blessés civils. L’ONG a également recueilli des témoignages sur d’autres victimes possibles, une cinquantaine dont au moins cinq enfants, dit-elle pour montrer la dangerosité de ces armes pour les civils.

Alors que HRW n’est pas en mesure d’identifier des cas d’utilisation de mines PFM par la Russie, l’ONG atteste de l’utilisation par les forces russes de MOB, MON-50, MON-100, OZM-72, PMN-4, POM-2, POM-2R , et POM-3. Elle a également documenté l’utilisation de mines antipersonnel par des groupes séparatistes pro-russes en 2014 et 2015. La Russie n’est pas partie à la Convention d’Ottawa interdisant les mines antipersonnel.

Après les combats, l’armée ukrainienne sera la première à intervenir pour nettoyer les zones délibérément ciblées”serrédes Russes pendant leur retraite. Ils peuvent être cachés dans le sol ou parfois sur le corps. Après l’opération des démineurs, le danger n’est pas toujours complètement atténué. D’autres organisations non gouvernementales, comme Handicap International, interviennent dans les zones libérées d’Ukraine pour mener un travail de prévention auprès des populations. “Nous distribuons des brochures et des affiches pour expliquer notamment aux enfants qu’il ne faut rien toucher», expliquait cet automne Olga Savchenko, responsable du programme de prévention.Il faudra des années pour tout déminerdirait-elle.

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