« Il faut adopter une loi sur le grand âge »

La loi dépendance, vieille promesse d’Emmanuel Macron, verra-t-elle enfin le jour ? Mi-décembre, les députés de la majorité de la présidence ont présenté une proposition de loi visant à “créer une société du bien vieillir en France”. Quatorze articles sur la prévention, l’occupation, la maltraitance, la citoyenneté ou le coût payé par les familles. “Ce texte n’a pas vocation à remplacer un projet de loi, mais c’est un premier pas”La députée Astrid Panosyan-Bouvet confirme avoir coordonné sa préparation. Les travaux sur le vieillissement qui se déroulent en parallèle dans le cadre du Conseil National pour la Reconstruction permettront de l’enrichir. Des dizaines d’ateliers sont prévus. Les remboursements seront effectués en avril. Mais la Fédération hospitalière de France (FHF), qui représente 3 000 EHPAD (soit 50 % des résidences), ne veut pas attendre. Dès mardi, il poussera un “projet de loi société longévité” avant que la réforme des retraites ne prime dans le débat. Son président, Arnaud Robinet, en dévoile les grandes lignes.

Pourquoi avez-vous écrit ce texte ?
Parce qu’il faut faire une loi sur la vieillesse. Entre 1970 et aujourd’hui, l’espérance de vie a augmenté de dix ans. C’est une réussite collective mais en même temps un grand défi. La proposition majoritaire donne un signal positif, mais elle n’est pas complète. Nous participons aux travaux du Conseil national de refondation sur le bien vieillir, mais le diagnostic est déjà connu. Il faut en finir avec la politique des petits pas. Comme pour la transition écologique, nous ne pouvons plus attendre. La FHF propose donc sa proposition idéale, en espérant qu’elle incitera le gouvernement.

Lire aussi – Grève des médecins libéraux : “Nous partageons la colère, pas les revendications”

Qu’y a-t-il après cette publicité ?

Quelle est selon vous l’action la plus urgente ?
Ouvrez les routes. Les Ehpad publics ont trois financeurs : l’Etat, l’agence et l’usager. Depuis 2019, les frais d’hébergement ont augmenté de 9%; le tarif n’est que de 1 à 1,5%. L’augmentation de salaire n’a pas été entièrement compensée. Environ 85 % des institutions publiques prévoient d’avoir un déficit cette année. Les revenus devraient être déterminés en fonction de l’évolution des coûts et, à long terme, les coûts devraient être répartis différemment entre les financiers.

Nous devons employer 100 000 personnes d’ici 2030. Cela signifie renforcer l’éducation, augmenter le nombre de places à l’école, favoriser la reconnaissance de l’expérience et des apprentissages, augmenter les salaires…

Votre article propose de créer 100 000 postes supplémentaires dédiés au vieillissement, mais la profession peine déjà à recruter…
Le gouvernement a prévu de créer 3000 emplois supplémentaires en 2023, ce n’est pas suffisant. C’est un cercle vicieux : à moins de se fixer un objectif de création d’emplois formidables, on ne pourra pas recruter car la charge de travail est trop élevée. Nous devons employer 100 000 personnes d’ici 2030. Cela signifie renforcer l’éducation, augmenter le nombre de places dans les écoles, favoriser la validation des acquis et des apprentissages, augmenter les salaires… Et tout cela doit être soutenu par une véritable campagne de recrutement, comme l’a fait le ministère de la Défense.

Qu’y a-t-il après cette publicité ?

Qu’y a-t-il après cette publicité ?

Comment améliorer la prévention ?
Tant en médecine qu’en médecine sociale, la prévention a toujours été une mauvaise relation. Cependant, les activités physiques permettent de retarder l’apparition d’un certain nombre de pathologies. Nous recommandons donc de généraliser les exercices physiques adaptés aux personnes âgées en EHPAD et à domicile. Il faut également systématiser le conseil préventif à 75 ans. Deux sites le font déjà, à Toulouse et à Tours : chaque année, 100 000 personnes âgées ont ainsi droit à une séance d’évaluation sur l’alimentation, la dépression, la mobilité… Tout le monde devrait en profiter.

Lire Aussi :  une inflation plus faible ses voisins qui protège l’économie à court terme

A lire aussi – Etat d’urgence : Au moins vingt morts en décembre en raison d’une longue attente, selon le syndicat Samu

Plus de 80% de nos seniors souhaitent rester chez eux, que faire des EHPAD ?
Tout d’abord, il est nécessaire de les mettre à jour. Nous recommandons donc que l’aide à l’investissement accordée à Ségur soit permanente, soit 500 millions d’euros par an. Ensuite, nous devons changer leur façon de travailler. Aujourd’hui, ce sont essentiellement des bâtiments qui abritent et prennent soin des résidents. Demain, ils peuvent devenir la base de l’aide à domicile dans un quartier. Les infirmiers de nuit en EHPAD, s’ils sont plus employés, peuvent par exemple communiquer avec les personnes âgées du quartier grâce aux nouvelles technologies. Les établissements peuvent ouvrir leurs activités, leurs équipements sportifs ou leurs conseils de voyage à d’autres adultes. Cela aidera à lutter contre l’isolement. Nous recommandons que d’ici 2027, 500 plateformes de services liées aux EHPAD, cinq par service, soient mises en place.

Bien que les maisons de retraite publiques soient beaucoup moins chères que les maisons privées, les coûts restants sont d’environ 1 950 euros par mois, ce qui dépasse les moyens de nombreuses personnes âgées.

Quelles sont les alternatives aux maisons de repos ?
Au lieu d’ouvrir massivement de nouvelles places en EHPAD, nous appelons chaque année au développement de 10 000 nouvelles solutions d’accompagnement : plateformes de services, maisons entières, places de services à domicile supplémentaires. Mais les Ehpad seront toujours utiles, car le nombre de personnes âgées très dépendantes va continuer.

Lire Aussi :  plusieurs groupes de députés demandent un débat sur le rôle de la France

Comment réduire la redevance restante pour les résidents ?
Bien que les maisons de retraite publiques soient beaucoup moins chères que les maisons privées, les coûts restants sont d’environ 1 950 euros par mois, ce qui dépasse les moyens de nombreuses personnes âgées. C’est pourquoi nous proposons de mettre en place progressivement un “bouclier résidence” : une aide pour compenser la différence entre les revenus du résident et le coût de l’EHPAD. C’est nécessaire si nous voulons que la famille n’ait pas de gros problèmes. Et cette aide ne doit pas être reçue de la succession.

Comment financer les 10 milliards d’euros supplémentaires nécessaires aux 20 propositions FHF ?
Pour moi, la réforme des retraites me semble la voie la plus logique. Si la FHF n’a pas besoin de se prononcer sur l’abaissement de l’âge de 63, 64 ou 65 ans, elle a été la première à évoquer “l’accord de solidarité” : cette réforme doit sauver le système salarial mais aussi le financer. prendre soin de nos aînés. Ensuite, il peut être nécessaire de compléter avec d’autres moyens. Peut-on imaginer demain une part d’autonomie dans les conventions complémentaires santé ? Notre proposition nous invite à penser le long terme.

Source

Leave a Reply

Your email address will not be published.

Articles Liés

Back to top button