
Son nom respire le volley. Son prénom y trouvera sa place. Kellian Motta Paes, 20 ans, a pris les commandes du Paris Volley, qui accueille samedi soir Chaumont, leader du championnat. Sur le terrain, au moins en tant que quarterback partant, pour la deuxième saison professionnelle. “L’idée était de lui donner progressivement de l’espace et au fur et à mesure que la saison dernière avançait, nous avons pensé qu’il était temps de franchir un cap dans son développement et de lui donner les clés de l’équipe.”, raconte Dorian Rougeyron, entraîneur des Parisiens. Qui a lui-même succédé, en 2011… à Mauricio Motta Paes.
Actuellement sur le banc de Tourcoing, le père de Kellian compte huit titres de champion de France à son actif, notamment avec Paris (2006-2011) et Tours (2011-2015), le terrain que le jeune milieu de terrain a parcouru depuis ses premiers pas. Avec sa mère, Maguy, également ancienne joueuse et entraîneure, Kellian Motta Paes, comme ses sœurs Loane, 22 ans, habitante de Marcq-en-Baroeul la saison dernière, et Thianne, 18 ans, s’est toujours consacrée au volley, jusqu’à la conversation des parents. à la table, dont il n’a pas manqué un seul instant.
“Ce désir d’être un leader est naturel en moi”
L’avantage d’avoir la possibilité de gagner. “Ce désir d’être un leader est en moi naturellement, mais je l’ai amélioré”, avoue le Parisien, qui connaît la responsabilité depuis ses années de formation, a troqué son poste d’attaquant receveur à 17 ans pour celui de passeur, qui lui convient mieux à 1,90 m. Il a d’abord dû canaliser son énergie, travailler avec un coach mental. “J’ai compris que pour pouvoir dire quelque chose à quelqu’un, il faut être exemplaire, gérer sa frustration, explique. C’est une discipline que mon père m’a inculqué et qu’ils ont affiné au CNVB (centre national de formation). Un leader ce n’est pas seulement celui qui apporte de l’énergie, c’est aussi celui qu’on va écouter quand il parle, car il est responsable, il est là quand il faut aller à la musculation le dimanche matin, il vient s’étirer, faire des soins… C’est ce qui crée le caractère. »
Après un bref passage en équipe de France juste après les Jeux de Tokyo, son expérience de capitaine de l’équipe de France des moins de 22 ans l’été dernier, où il a mené les Bleuets jusqu’en finale de l’Euro aux côtés de son ami parisien Ibrahim Lawani, lui a ouvert des horizons. “Il était en mission, remarque le père, qui regarde tous les matchs de son fils au cas où il aurait besoin de conseils. Cet été l’a préparé, lui a permis de se développer mentalement et émotionnellement pour affronter la saison avec Paris. »
passeur moderne
Face à Chaumont et son capitaine Raphaël Corre, la troisième recrue des Bleus l’été dernier, Kellian Motta Paes enfilera son costume de pilote avec quelques vieux vétérans dont les internationaux argentins Alexis Gonzalez (42 ans) et Nicolas Mendez (30 ans). “Mes partenaires voient que je suis appliqué et discipliné, ils ne me voient pas comme un jeune homme plein d’avenir.”assure ce grand admirateur du passeur brésilien Bruno Rezende.
Que peut-on apprendre de cet homme de set-up moderne, dont l’expérience en tant qu’attaquant le conduit à des services durs et des contre-attaques ? “Tout et rien, résume Rougeyron. Il est bon et peut évoluer dans tous les domaines. Son plus grand progrès : il avait l’habitude de confondre la sévérité avec l’auto-récrimination, maintenant il se rend compte que l’échec fait partie du développement. » Kellian Motta Paes devrait désormais montrer sa capacité à enchaîner les matchs sous pression tout au long de la saison.