

Les démocrates contrôlent enfin le Sénat américain. Quatre jours après les élections de mi-mandat, la sénatrice démocrate sortante Catherine Cortez Masto a battu de justesse le républicain Adam Laxalt dans le Nevada, samedi 12 novembre.
Ce cinquantième siège suffit au parti de Joe Biden pour conserver le contrôle de la chambre haute, car en vertu de la Constitution américaine, le vice-président Kamala Harris a le pouvoir de départager les sénateurs. Depuis le Cambodge, où il est en voyage officiel, le président américain a déclaré qu’il se sentait “amélioré” par le résultat de ces élections de mi-mandat, même si les républicains semblent toujours obtenir la majorité à la Chambre des représentants.
Le sondage du Nevada a gagné en importance après que le sénateur démocrate nouvellement élu. La victoire de Mark Kelly en Arizona vendredi soir a donné 49 sièges à son parti. Les républicains en détiennent actuellement 49 — le siège de l’Alaska n’a pas encore été officiellement attribué, mais il ne peut échapper à l’un des candidats républicains — mais il ne reste plus qu’un siège à pourvoir, le 6 décembre en Géorgie, où un second tour doit départager Raphael Warnock (démocrate) et Herschel Walker (républicain).
Le Nevada présente l’une des meilleures opportunités pour les républicains de regagner un siège. Cet État touristique a une population en évolution rapide, ce qui a rendu l’issue de l’élection incertaine.
La candidate républicaine Adam Laxalt s’était battue contre la démocrate sortante en essayant de montrer qu’elle sympathisait avec la politique inflationniste de Washington, dans un Etat où le prix de l’essence est supérieur à cinq dollars le gallon (soit environ 1 316 € le litre).
Les espoirs républicains d’une “vague rouge” enterrés
Ce succès démocrate a définitivement enterré les espoirs républicains “vague rouge”, le mantra de l’ancien président Donald Trump, faisant référence à la couleur qui accompagne son camp.
S’ils ont encore la possibilité de retrouver une majorité à la Chambre des représentants, les républicains au Sénat, faute de majorité, peuvent adopter des lois contraires aux objectifs démocrates, notamment sur l’avortement ou le climat, et ne bloquent pas non plus. la nomination des juges, des ambassadeurs et des fonctionnaires du gouvernement.
Ces résultats décevants augmentent l’émoi chez les élus du Grand Old Party au Congrès, ce qui laisse présager un possible règlement des comptes. Dans une lettre révélée par Politiquecertains sénateurs trumpistes demandent le report du vote pour choisir leur chef au Sénat prévu la semaine prochaine, apparemment pour défier le ténor Mitch McConnell qui souhaite être reconduit à ce poste.
“Nous sommes tous déçus qu’une ‘vague rouge’ ne se soit pas matérialisée, et il y a plusieurs raisons à cela.”écrivent-ils, voulant ouvrir un débat sur ce sujet.
La fin des illusions républicaines pour le Sénat représente un revers pour Donald Trump, qui devrait annoncer mardi qu’il deviendra candidat à la présidentielle, sa troisième tentative. Hasard du calendrier ou pas, c’est aussi le jour de la publication des mémoires d’un possible rival de Donald Trump, son ancien vice-président Mike Pence.