
Les entreprises algériennes doivent se comporter comme si elles étaient cotées en bourse.
La formation est le parent pauvre de la gouvernance d’entreprise. La découverte n’est pas grave. Elle s’est également montrée indulgente quant aux lacunes importantes révélées hier, au profit de la célébration d’une journée sur le thème « Rôles et responsabilités des chefs d’entreprise ». La première édition d’un cycle de conférences, organisé par l’Insag et nommé “Conférences des décideurs” a vu la participation d’un panel intéressant, qui a débattu sur des sujets autour du thème proposé. Le manque de formation est ressenti comme une nécessité par la plupart des entreprises et des managers désireux d’investir et de renforcer ce dont ils disposent. Dans une communication intitulée “Voyage en gouvernance d’entreprise”, le professeur Ahmed Hamadouche animera le débat entre experts et managers présents lors de cette journée. Une présentation théorique qui fera l’analogie entre les différents modèles et les différents mécanismes de gouvernance d’entreprise, évoquant pour passer l’actionnaire, le disciplinaire, le cognitif, etc… En fait, une communication qui tournait autour des mécanismes organisationnels à délimiter la décision. -faire des pouvoirs… pour le professeur Hamadouche, “la gouvernance a connu une évolution importante au niveau des paradigmes”. Il a également préconisé l’ouverture de la gouvernance d’entreprise à d’autres acteurs, dans l’espoir d’aboutir à une régulation des pouvoirs au sein des entreprises et, ce faisant, de sortir “du déterminisme des décideurs ou des actionnaires”. Il expliquera également qu’il faudra passer d’une gouvernance disciplinaire à une gouvernance cognitive. Selon cet intervenant, “il y a des courants et des contraintes à l’efficacité de l’entreprise”, a-t-il dit, estimant que “la création de valeur se fonde sur les compétences, les ressources humaines et l’innovation”. Le panel est allé plus en détail sur certains aspects concernant la composition des Conseils d’administration, la compétence de ses membres et la diversité de leurs profils, leur responsabilité juridique et civile… Pour sa part, l’animateur du panel, Abdelhalim. Berrah, a souligné le manque de formation dans les conseils d’administration. “Il faut former les membres du Conseil d’administration, en attendant leur intégration à la Bourse…”, a-t-il dit, estimant que “la formation doit être obligatoire”. Yazid Taâlba, directeur de la direction d’Afric Invest, a demandé de “changer et améliorer les normes de gouvernance et démocratiser la prise de décision et la gestion de l’entreprise… la formation doit contribuer à améliorer la capacité de décision et favoriser la transparence”. Quant au PDG de Cosider Travaux publics, Chérif Grira, il tirera des exemples de son expérience personnelle, notamment chez Cosider. Il vous expliquera que la force d’une entreprise réside dans la variété des compétences et l’hétérogénéité des membres de son conseil d’administration. Pour le représentant du Fonds national d’investissement FNI, Yacine Mammeri, l’équation « formation et transparence » est la clé du succès d’une bonne gouvernance. Il n’oubliera pas de mettre le doigt sur les aspects fâcheux, comme l’asymétrie d’information, l’indépendance décisionnelle des membres du conseil d’administration et la transparence dans la gestion. “Les entreprises doivent se comporter comme si elles étaient cotées en bourse”, dira-t-il comme des mécanismes pour changer les paradigmes de la gouvernance d’entreprise.