
(Ottawa) Le ministre fédéral de l’Environnement, Steven Guilbeault, entend collaborer avec le président de la COP28, dont la nomination a été critiquée par plusieurs depuis qu’il est à la tête d’une compagnie pétrolière.
« Le ministre Guilbeault a l’intention de collaborer plus tard cette année avec le président de la COP28 pour poursuivre la mise en œuvre d’un programme vigoureux et ambitieux de lutte contre les changements climatiques », a indiqué vendredi son cabinet dans un communiqué transmis à La Presse canadienne.
La veille, les Émirats arabes unis avaient annoncé la nomination de Sultan al-Jaber, qui est président et chef de la direction (CEO) d’Abu Dhabi National Oil. La société pompe environ quatre millions de barils de brut par jour et espère atteindre cinq millions par jour.
Les groupes environnementaux ont déchiré la nomination en lambeaux. L’Associated Press a spécifiquement rapporté que Harjeet Singh, responsable de la stratégie politique mondiale au Climate Action Network International, a déclaré que le fait qu’al-Jaber ait le titre de PDG de la compagnie pétrolière d’État pose « un conflit d’intérêts sans précédent et alarmant ». ”
Vendredi matin, le Bloc québécois a exigé que le gouvernement de Justin Trudeau fasse pression sur les Émirats arabes unis pour révoquer la nomination, et aussi pour « faire en sorte que la présidence de la COP28 ne soit pas confiée à un représentant de l’industrie pétrolière ».
“C’est inacceptable ! C’est déjà déplorable de tenir la prochaine conférence sur le climat aux Émirats arabes unis, un pays qui s’est construit avec l’argent du pétrole, sans pour autant subir l’abomination d’une présidence tenue par un représentant de cette industrie !”, a lancé, en un communiqué, la porte-parole du parti pour l’environnement, Monique Pauzé.
Invité à indiquer s’il était ouvert à cette demande du Bloc, le bureau de M. Guilbeault n’a pas semblé favorable puisqu’il a évoqué une future “collaboration” avec le président nouvellement nommé.
Le cabinet du ministre a profité de sa déclaration écrite pour rappeler les objectifs du Canada en matière de lutte contre les changements climatiques.
“En décembre, notre gouvernement a annoncé la fin de tout nouveau soutien au secteur international de l’énergie fossile. Nous sommes également sur la bonne voie pour éliminer progressivement l’énergie produite par le charbon chez nous d’ici 2030, a-t-il déclaré. Nous sommes plus déterminés que jamais à soutenir la transition mondiale vers des formes d’énergie plus propres et plus renouvelables, brisant notre dépendance aux combustibles fossiles.”
Le sultan al-Jaber a également dirigé auparavant un projet autrefois ambitieux visant à créer une ville “neutre en carbone” de 22 milliards de dollars à la périphérie d’Abu Dhabi – une ambition qui avait été freinée par la crise financière mondiale qui a durement frappé les Émirats depuis 2008. , il est président de Masdar, une entreprise d’énergie propre issue du projet qui opère dans plus de 40 pays.
Avec des informations de l’Associated Press