«Sans Houawé, le Danxomè n’est rien», dixit Dodji Amouzouvi – Matin Libre

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Du 1er au 2 décembre 2022 “La vie, l’oeuvre et le règne de Dada Dako Donou : 1er Roi de Fon et Guédévi (1620-1645) et 3ème Roi d’Allada (1625-1650)” sujet d’un colloque international à l’Université d’Abomey -Calavi. Cette activité intellectuelle intervient à un moment crucial marqué par les quatre siècles écoulés depuis l’accession de ce roi au trône de Houawé-Djotin. Il est donc organisé par le Laboratoire d’Analyse et de Recherche, Religions, Espace et Développement (Larred) dirigé par le professeur titulaire Dodji Amouzouvi et le comité scientifique dudit anniversaire.

Deux jours d’échanges scientifiques intensifs pour (re)découvrir un roi petit ou méconnu. C’est l’objectif que se sont fixé les organisateurs. Les communications d’érudits et d’universitaires, tant en langue française officielle qu’en fongbé, ont été utilisées à cette fin. Le colloque a attiré beaucoup de monde. Les participants étaient très enthousiasmés par ce qu’était le règne de ce roi, le seul à régner sur deux trônes différents. Les différentes communications ont exploré, entre autres, le rôle de Dako Donou dans l’institution de Kpanlingan à Houawé, son système de communication, son armée, son panégyrique, la question des “prisonniers”, Vodun Toxio et Aïzan et les institutions. économique et commercial sous son règne n’étaient pas si cachés; ainsi que sa contribution au développement durable du Royaume d’Abomey. Le roi Dako Donou a conquis plusieurs villes et y a installé ses enfants, ses fermiers et ses serviteurs. “C’est alors que nous avons conquis Dokpa-Tognizan, Ahouaga-Zinsoudevi, Vodounhe, Avogbanan, Adjahou, Soglogon-Tanzo, Tindji ainsi que d’autres localités après qu’il ait réussi à éliminer le chef suprême nommé Yègbè”, a déclaré le Dah. Tognidi Guezo lors de sa présentation sur « Dako Donou et l’institution du système centralisé de gouvernance politique à Danxomè ». Diverses activités sont menées dans ces territoires, notamment des activités agricoles (palmier à huile, culture intensive du sorgho) et économiques, qui sont au cœur du développement de l’expansion de son autorité politique. Ce qui amène Dah Tognidi Guezo à affirmer que « Dako Donou est le premier roi du Danxomè à développer le palmier à huile ».

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Mise au point impérative

Mais le symposium international ne s’est pas limité à la vie et à l’œuvre de Dako Donou. Il s’est également intéressé à l’histoire de tout le Danxomè. Le souhait du professeur Dodji Amouzounvi est de voir ce symposium vers « une nouvelle lecture non seulement des royaumes en général et du royaume de Dako Donou en particulier et au-delà de celui du royaume de Danxomè. A cet effet, il est utile d’une récente polémique liée au statut de Dako Donou, à partir d’un tableau exposé à la Présidence de la République à l’occasion de l’exposition “L’Art du Bénin d’hier et d’aujourd’hui”, de rappeler et cela lui donne le titre d'”ancêtre” parlant des rois de Danxomè. De nombreux intellectuels lui refusent donc le titre de « 1er Roi des Fon et Guédévi ». Celles-ci sont principalement dues à l’amputation de la place de Houawé et à la naissance du futur Danxomè. Les communications de Fortuné Godotaou, intitulées « Houawé-Danxomè et la logique de l’unicité territoriale : A Houawé, Danxomè émerge », et de Chimène Wolo « Houawé, Danxomè et Agbomè : une évidente continuité territoriale », vont briser cette thèse. Ils auront prouvé que Danxomè n’existerait pas sans Houawé et donc Dako Donou est bel et bien un digne roi de ce qu’on appellera plus tard cela. Sinon, « Dako Donou, prédécesseur ou fondateur du Royaume de Danxomè » ? décidera de l’intervention de Charles Sossou. Sans Houawé, Danxomè n’est rien, argumente Fortuné Godotaou. La base, la base du vrai Danxomè est à Houawé. Cette concentration, dit-il, est convaincante. Il compare aussi Houawé et Danxomè à une science divinatoire. “Si Danxomè était un ‘Abiku’, son ‘Tchaolo’ serait à Houawé”, a-t-il dit. D’autres contributions se sont également penchées sur « le rituel de Gandaxi à Danxomè à la place de Houawé », « la chefferie de Houègbo Djodigon sous le roi Dako-Donou », « Savi ou la résidence réfugiée de Dako Donou », « Jeux et réseaux d’échanges : déterminants des réseaux violents sous le règne de Dako Donou » ; « L’Islam en Danxomè du XVIIe au XVIIIe siècle » ; et “Le pouvoir des femmes dans les royaumes africains : l’exemple des femmes sous le règne de Doko Donou”.

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“Tout à nouveau”

“Ce colloque apporte tout de nouveau. Car c’est l’un des rares moments où des spécialistes de tous bords et de tous pays se sont réunis à l’UAC dans un débat contradictoire, complémentaire pour faire émerger la logique, la cohérence, la vérité”, a relevé le professeur Dodji Amouzouvi. Il regrette de ne pas avoir trouvé de spécialiste comme Doko Donou.

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Sêmèvo Bonaventure AGBON (Coll.)

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