
Deuxième fois sur la route contre la réforme des retraites. Après les manifestations du 19 janvier contre le projet phare du second mandat du président Emmanuel Macron, l’appel à la mobilisation du mardi 31 janvier a été massivement suivi. Dans de nombreuses grandes villes, la participation est supérieure à celle du 19 janvier. Au niveau national, la CGT recense 2,8 millions de manifestants, quand le ministère de l’Intérieur en annonce 1,27 million.
Quelle suite donner au mouvement, alors que les débats à l’Assemblée nationale ont commencé en commission ?
Les syndicats veulent une montée en puissance de la contestation, bien décidés à faire craquer le gouvernement. La CGT n’exclut pas des “arrêts” dans la raffinerie la semaine prochaine. Dans le cortège parisien, on a croisé des manifestants persuadés que l’exécutif peut craquer, ou du moins laisser du lest. C’est pourquoi ils y croient encore, et voici leurs idées pour amplifier la mobilisation.
Raul, rédacteur indépendant, 53 ans : “Tu vas faire mal à ton porte-monnaie”

« Rédacteur en chef, ce n’est pas qu’un travail de bureau, je vais à des salons, des foires, je porte des cartons. Pour une retraite décente, je dois partir à 67 ans. Il faut d’abord partir. Il n’y a pas de gouvernement qui n’ait pas donné. si nous sommes quelques millions dans la rue et que nous ne paralysons pas le pays, il faut se faire mal au porte-monnaie, c’est très bien de faire des manifestations de cette ampleur, mais il faut des manifestations dans toutes les villes de France, alors les travaillistes . Nous verrons à quel point la mobilisation est forte. Parce qu’en raison de l’inflation, tout le monde n’a pas la capacité de manifester.
Frédéric, chauffeur routier, 50 ans : “Il faut bloquer”

« J’ai l’impression que le gouvernement esquive là-bas. Des grèves « Overpass » comme en ce moment, tous les dix jours, ils ne sont pas pour ça. Les actions du blocus sont nécessaires. Les chauffeurs routiers n’ont pas le droit de bloquer les routes, sinon c’est le retrait des permis, mais il y a d’autres moyens, opérations escargots, remorques. Si les chauffeurs routiers restent chez eux une semaine sans conduire, ils vont y réfléchir Indispensables pendant le Covid, ils nous ont vite oubliés.
Delphine, au chômage, 49 ans : “Continuer à descendre dans la rue”

“Cette réforme n’est pas justifiée. Il faut continuer à descendre clairement dans la rue. L’avantage du monde qui a été là, c’est qu’il a stimulé ceux qui avaient peur d’y aller, par peur des débouchés. Il faut démontrer avec des grèves et des services au ralenti Il faut bloquer certaines choses, avoir un impact économique, il faut que les secteurs renouvellent la grève, il faut que les caisses de grève se développent, quand on voit le monde, il faut continuer, sinon on lâche, et ça veut dire on lâche tout. , et il n’y a rien de pire que la résignation.
Benjamin, professeur et porte-parole de la CGT : “On ne pliera pas”

“Le 19 n’a pas été un coup dans l’air. Il y a une colère profonde. On n’a pas faibli, on n’a pas plié !” unique à sa place, c’est-à-dire dans les poubelles de l’histoire sociale. Il y a un effet de sédimentation. , les gens en ont marre, il y a eu des marches aux flambeaux, il y a des mouvements renouvelables, des manifestations comme ça, et ça continue.
Fanny, administratrice des chemins de fer UNSA, 51 ans : “On a tout le temps de réviser la loi”

“Nous entrons dans un mouvement soutenu. Nous avons tout le temps pour l’examen de la loi par le Parlement. Nous sommes très nombreux et nous entendons rester très nombreux, pour montrer que c’est une constante, pas un mouvement d’humeur, c’est une vraie remise en cause de cette loi qui nie tout ce qui est travail, il faut faire preuve d’imagination, s’il n’y a plus de possibilité de négociation, comme l’a dit le Premier ministre, on forcera ce dialogue. Tout ira très vite à l’Assemblée. est une faille démocratique.”
Jean, chef de projet, 54 ans : “Il faut continuer, sinon c’est un sabre dans l’eau”

« Je suis exactement celui qui a commencé la retraite à 64 ans. Je suis dégoûté. J’étais en vacances le 19 janvier, je n’ai pas pu venir. Il faut que je continue, sinon c’est un coup dur que je continuerai à montrer, à chaque fois. Je n’en ai pas l’habitude, la dernière C’était il y a longtemps, il y a dix ans.”