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La Moldavie, petit pays de 2,6 millions d’habitants situé dans l’Ukraine voisine et candidate à l’adhésion à l’UE depuis fin juin, subit de plein fouet les conséquences de la guerre, notamment en matière d’énergie, tandis que la société russe Gazprom divise par deux son gaz a Exportations vers Chisinau.
“Nous n’avons pas le droit d’être fatigués, d’entretenir la fatigue, de penser que les choses peuvent être résolues rapidement et que nous pourrions baisser la garde.”, a déclaré le président français Emmanuel Macron à la fin de la conférence. ” Combattre pour la Moldavie aujourd’hui, c’est participer à l’effort de guerre que nous menons, aux côtés de l’Ukraine », Il a ajouté en annonçant une aide supplémentaire de 100 millions d’euros de la France. “Il faut aider la population à tenir”avait précédemment souligné la ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna.
La “plate-forme internationale de soutien à la Moldavie” a été lancée à l’initiative de l’Allemagne, de la France et de la Roumanie. Deux éditions ont déjà eu lieu, la première à Berlin en mars, la seconde à Bucarest en juillet. Cette troisième rencontre s’est tenue dans un certain contexte de “chantage au gaz” de la part de la Russie, a déclaré Mme Colonna lors d’une conférence de presse.
“La Russie a coupé une bonne partie du gaz qu’elle fournit normalement à la Moldavie et, de plus, les exportations d’électricité depuis l’Ukraine ne sont plus possibles en raison du bombardement des infrastructures ukrainiennes.”dit-elle.
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De plus, la Moldavie ne dispose d’aucune capacité de stockage de gaz. ” Dans le cas de la Moldavie, il est nécessaire de maintenir la paix, la stabilité et la sécurité, et toute aide que nous recevons est un investissement dans notre stabilité commune, non seulement en Moldavie, mais aussi dans le reste de l'”Europe”, a déclaré le ministre moldave des Affaires étrangères, Nicu Popescu, à son arrivée à la conférence.
Le pays est militairement menacé par la Russie avec la présence de soldats russes sur le territoire moldave, dans la région séparatiste pro-russe de Transnistrie. La présidente moldave Maia Sandu a également accusé la Russie d’être à l’origine du commerce d’armes, de marchandises, de la traite des êtres humains ou de financer des manifestations antigouvernementales. C’est un ” “Guerre hybride”dit-elle. “J’appelle tous nos partenaires à punir les grands criminels qui volent et menacent la démocratie”.
Terre d’accueil pour les Ukrainiens, pas sans frais
Sur le plan humanitaire, la Moldavie s’attend à une nouvelle vague de réfugiés ukrainiens fuyant le froid. Quelque 80 000 Ukrainiens sont déjà réfugiés en Moldavie, le nombre le plus élevé par habitant, ce qui représente un coût important pour le petit pays. Dans une récente interview à l’AFP, Nicu Popescu a estimé à 1,1 milliard d’euros le besoin de financement supplémentaire pour couvrir les dépenses énergétiques du pays cet hiver, sans compter les besoins financiers d’aide humanitaire.
Pour gérer la crise énergétique, le gouvernement moldave a lancé des réformes pour se connecter au réseau électrique européen et réduire sa dépendance à la Russie pour le gaz. Elle s’est également tournée vers la Roumanie pour acheter du gaz à bas prix et y stocker du gaz, mais elle reste extrêmement vulnérable. “Actuellement, nous fournissons environ entre 80 et 90 % des besoins nécessaires de la République de Moldavie en termes d’électricité, mais nous devons faire plus en termes d’accessibilité durable à la capacité d’approvisionnement du pays.“, a expliqué le ministre roumain des Affaires étrangères Bogdan Aurescu.
Soutien affiché
Lundi, près de 50 délégations internationales représentant l’Union européenne, les États-Unis, le Canada et le Japon, ainsi que des organisations internationales et des institutions financières internationales, dont le FMI et la Banque mondiale, ont participé à la conférence. Ils se sont promis de se revoir l’année prochaine en Moldavie. Dans cet esprit, continuer à travailler à la préparation de l’adhésion de la Moldavie à l’UE.
Les Moldaves souhaitent bénéficier d’une procédure accélérée. “Cela prendra du temps”, a prévenu une source diplomatique française. “Il est dans notre intérêt de soutenir et d’accompagner” La Moldavie dans ses efforts de réforme économique, souligne Catherine Colonna. Son homologue roumain a convenu : “Cette plate-forme avec ses six groupes de travail est la mieux équipée pour aider la République de Moldavie en termes d’expertise à atteindre ces objectifs.” de réformes.