
Lors d’une conférence de presse vendredi dans le cadre de la COP15 sur la biodiversité, le ministre a été interrogé sur la protection de ces terres riches en biodiversité.
C’est mon intention de le faire
a-t-il déclaré, après avoir expliqué que les consultations, initiées par Ottawa il y a quelques semaines, aboutiront à l’inscription du monarque sur la liste des espèces menacées du gouvernement canadien.
Le papillon monarque a récemment été ajouté à la liste rouge des espèces menacées de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), a déclaré Guilbeault.
J’aurai donc un levier supplémentaire pour protéger le monarque et son habitat dans les mois à venir
dit M. Guilbeault.
Cette déclaration du ministre fédéral tombe à point nommé. Plus tôt vendredi, des représentants de diverses autorités municipales, les députés provinciaux et fédéraux Marwah Rizky et Alexandre Boulerice, ainsi que des groupes environnementaux se sont réunis pour dénoncer le refus du gouvernement canadien de protéger cet important écosystème de tout développement. .
C’est qu’en réponse à une pétition pour la protection de ces terrains, le ministre des Transports Omar Alghabra a répondu qu’Ottawa ne pouvait pas intervenir en raison d’un bail conclu avec Aéroports de Montréal.
Pour Alan DeSousa, maire de l’arrondissement de Saint-Laurent, il est rare qu’un dossier fasse autant l’unanimité : Toute la communauté s’est réunie pour exiger d’une seule voix que le terrain derrière l’aéroport [dans les arrondissements] Saint-Laurent et Dorval sont protégés
.
Vingt-cinq municipalités de la grande région métropolitaine ont adopté des résolutions demandant au gouvernement fédéral d’agir, cite M. DeSousa, et le Conseil de bande de Kahnawake s’oriente également dans cette direction.
M. DeSousa a ajouté que le locataire du terrain ne l’a pas géré de manière responsable, nous avons vu des boutures de plants de lait
. Il fait référence aux allégations selon lesquelles Aéroports de Montréal (ADM) aurait sali et détruit près de 4 000 usines laitières l’été dernier. Cette plante sert de lieu de reproduction au papillon monarque, dont les populations sont en déclin dans certaines régions. L’institution a nié avoir commis ces actes.
Les milieux humides du Technoparc et les terres fédérales adjacentes couvrent une superficie de 215 hectares, dont 155 appartiennent au gouvernement fédéral, 27 à la ville de Montréal et le reste appartient à des promoteurs.
Ce sont des oasis qui n’existent presque plus, plaide Alejandra Zaga Mendez, députée de Québec solidaire à Verdun. Si nous perdons un environnement si riche en biodiversité, qui est au cœur de la reproduction et de l’habitat du monarque, nous sacrifions notre nature et nos vies.
Mercredi dernier, dans le cadre de l’émission 15-18 à ICI Première, la vice-présidente du comité exécutif de la Ville de Montréal, Caroline Bourgeois, a expliqué que l’administration de Montréal s’attendre à ce que ces zones à haute valeur écologique soient protégées
.
Mme Bourgeois rappelle que Montréal s’est dotée d’un plan d’action quinquennal pour une meilleure protection des pollinisateurs.
À l’été 2021, le gouvernement de Justin Trudeau a annoncé un investissement de 130 millions de dollars pour créer, avec des partenaires, un réseau de parcs urbains nationaux. Dans son annonce, Ottawa a rappelé que près de 72 % des Canadiens vivent dans des centres urbains où l’accès aux avantages de la nature et de la faune peut être limité
.