
Madagascar reste un mauvais élève en matière de lutte contre la corruption. Transparency International-Initiative Madagascar (TI-iM) a dévoilé en début de semaine le score de la Grande Ile dans ce combat. Le score de Madagascar sur l’indice de perception de la corruption (IPC) 2022 reste de 26/100, le même qu’en 2021.
Afin d’améliorer son score IPC et d’être plus efficace dans sa lutte contre la corruption, Madagascar doit se donner les moyens de sa politique ; abolir les privilèges et immunités accordés aux personnes au pouvoir; assurer l’indépendance et l’impartialité de la justice, et respecter leurs engagements internationaux, précise TI-IM.
Le score de Madagascar n’a pas changé de manière statistiquement significative depuis 2012, lorsque l’IPC a subi une révision méthodologique majeure pour rendre les scores comparables d’une année à l’autre. TI-IM présente trois raisons principales pour expliquer la stagnation du score malgache, malgré des progrès au niveau institutionnel (mise en place de l’ARAI, extension des CAP, etc.) : le manque d’investissement de l’Etat dans la lutte contre la corruption ( LCC) , la persistance de l’impunité, notamment à travers les immunités accordées aux personnes politiquement exposées ; couplée à l’instrumentalisation de la justice à des fins politiques et au manque de mise en œuvre des obligations internationales que Madagascar a contractées dans la LCC, par exemple dans l’application des dispositions de la Convention des Nations Unies contre la corruption (CNUCC).
Dans la loi de finances rectificative de 2022, qui a été prise en exemple par TI-IM, le budget des institutions de lutte contre la corruption ne constitue que 0,13% du budget de l’Etat, alors que la lutte contre la corruption est considérée comme une priorité nationale.
Si le pays gagne 5 places dans l’IPC 2022, passant de la 147e à la 142e place sur les 180 pays étudiés, cela est lié à des considérations techniques liées à la construction de l’indice, explique TI-IM. En effet, si d’un point de vue arithmétique Madagascar surclasse l’Azerbaïdjan et le Myanmar (Birmanie), il atteint le même score que le Cameroun, le Libéria et l’Ouganda, trois pays mieux notés qu’il ne l’était lors de l’édition 2021, mais qui ont donc reculé . L’échelle. Donc ce gain virtuel de 5 places.
Parmi ses recommandations, TI-IM préconise l’adoption de réformes législatives qui augmentent les dépenses de campagne et garantissent la transparence des sources de financement politique en cette année électorale, l’adoption de lois sur l’accès à l’information à caractère public et la protection des défenseurs des droits de l’homme et dénonciateurs. La lutte contre la corruption ne doit pas rester un simple outil de propagande, mais se traduire par des actes, affirme cette organisation.