
Le chancelier allemand Olaf Scholz sous pression pour livrer des chars à l’Ukraine
Suite à l’annonce par la France de la livraison d’AMX-10 RC à l’Ukraine, le chancelier allemand Olaf Scholz subit la pression des membres de sa coalition pour donner son feu vert à l’envoi de chars en Ukraine. En particulier, Kyiv demande à Berlin d’envoyer des chars Leopard 2.
“L’argument de la Chancellerie selon lequel l’Allemagne ne devrait pas faire cavalier seul est définitivement révolu.”a déclaré à l’Agence France-Presse la présidente de la commission de la défense du Bundestag, Marie-Agnès Strack-Zimmermann, membre du Parti libéral démocrate (FDP), membre de la coalition de la chancelière allemande. “Une fois de plus, la France assume le rôle attendu de l’Allemagne et prend elle-même la tête”volé M.je Strack-Zimmermann, pour “la balle est désormais dans le camp de Berlin”. L’Ukraine doit “Gagner pour défendre aussi notre liberté et nos valeurs – et cela ne peut se faire qu’avec le soutien des chars”, se souvient-elle. Alexander Graf Lambsdorff, diplomate, également membre du FDP et possiblement prochain ambassadeur d’Allemagne à Moscou, a déclaré qu’il s’attendait à ce que le sujet soit discuté au sein de la coalition.
Le gouvernement allemand a jusqu’ici toujours refusé de fournir des chars, sous prétexte qu’une telle mesure a été décidée en concertation avec les alliés occidentaux et que l’Allemagne et l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord ne sont pas directement impliquées dans la guerre entre la Russie et l’Ukraine.
Le parti social-démocrate du chancelier Scholz, le SPD, est contre de telles livraisons, contrairement à ses partenaires libéraux et écologistes. “Nous, le gouvernement allemand et la chancelière allemande, sommes toujours en étroite consultation avec nos partenaires et amis, en particulier avec les Américains.”a déclaré jeudi matin sur la chaîne NTV Saskia Esken, l’une des dirigeantes du SPD, rappelle que Berlin “a soutenu l’Ukraine dès le début en lui fournissant des armes”. “Nous continuerons à le faire aussi longtemps que nécessaire, en fonction de l’évolution et des besoins militaires”elle a assuré.
Ce débat intervient au moment où la ministre de la Défense Christine Lambrecht (SPD) est fragilisée par une vidéo de salutations jugées ratées, dans laquelle elle remercie tout particulièrement tous les “succès” que le conflit en Ukraine lui a permis.