
En effet, aucun joueur n’a perdu de points de performance lors de cette tournée. Au total, l’équipe de Galthié a décidé d’aligner 27 joueurs sur les trois matches, sur les 42 joueurs initialement prévus dans le groupe France. Cette décision s’explique par le fait que le groupe sera limité à moins d’un an d’une grande compétition comme la Coupe du monde, et cela peut être judicieux. Dans les faits, les automatismes demeurent et ce n’est pas le meilleur moment pour tester toutes les pépites que possède le top 14. De plus, les bonnes performances des 23 joueurs déployés lors du premier match ont confirmé la sélection par les Bleus d’un effectif pour consolider leur succès avant l’introduction de nouveaux joueurs. 31 joueurs seront sélectionnés pour la Coupe du monde et, à l’image de cette tournée réussie, l’effectif de l’équipe de France ne pourra pas faire face à un très grand groupe de joueurs. Pourtant, si la rotation des joueurs n’était pas celle que certains espéraient, les victoires étaient au rendez-vous.
Des choix forts et prévisibles
Commençons par la constante de cette équipe, en la personne de Dylan Crétin. Le Lyonnais était l’un des meilleurs XV de France au début de l’ère Galthié, un profil aérien qui complétait parfaitement un joueur comme Cros évoluant du même côté de la mise au jeu. Pourtant, présent à chaque meeting cet automne, le troisième ligne n’a connu aucune autre sélection (20 au total). Le choix du staff de mettre Woki en deuxième ligne, un profil similaire au sien, lui a certainement fait perdre sa place, surtout quand Jelonch et Ollivon ont répondu à toutes les attentes placées en eux.
Après cela, tout d’abord, des décisions difficiles ont été prises. Avec les blessures de Bamba, Gros et Baille ailleurs, les cartes semblaient empilées et les planètes alignées pour Danny Pris. Cependant, doublé à la dernière minute par le retour express de Baille, Priso a été écarté du groupe pour affronter l’Afrique du Sud avant d’être remplacé contre le Japon. Les membres du XV de France ont préféré inclure Wardi, qui est sur une bonne dynamique. Quant à lui, les Toulonnais n’ont vraiment pas réussi à capitaliser sur ses chances ce tour. Puis il s’est également intéressé à l’affaire Haouas, que le public a également découverte sous le mandat de Galthie. Le pilier montpelliérain a passé toute la tournée dans les tribunes et a pu voir les bonnes performances d’Atonia et Falate. Dans un système de jeu où la discipline est le maître mot, Haouah est sûr de payer les pots cassés de la veille…
Lebel, le grand perdant
Enfin, l’écriture de Matthis Lebel soulève de nombreuses questions, et non sans raison. L’ailier toulousain était bien placé pour faire valoir ses talents de finisseur en l’absence de Gabin Villière. Pourtant, le Bordelais Yoram Moefana s’est tourné vers l’aile gauche de l’attaque tricolore et a su se montrer particulièrement actif. Par ailleurs, rarissime mais français, Galthié a opté pour un banc à cinq attaquants plus deux 3/4 plus un “électron libre”. Et ce joueur supplémentaire s’appelle Sékou Macalou, il a débuté deux fois sur l’aile gauche, quand Danty et Fickou se sont blessés. D’ailleurs, le Parisien a fait plus que bien, et cette polyvalence rare rend Galthié extrêmement heureux. L’horizon bleu semble s’éloigner pour Lebel, qui fait partie de la jeunesse dorée française, championne du monde 2019.